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2 mars 2016

GUCCIGHOST : UNE RENCONTRE INÉDITE ENTRE COUTURE ET GRAFFITI

guccighost

Le projet GucciGhost, à l’origine un détournement street art du logo de la maison italienne, se retrouve intégré dans la collection AH2016. Une collaboration en bonne intelligence qui montre comment le luxe et l'art de rue peuvent se nourrir mutuellement.

Les alliances entre le luxe et le street art sont monnaie courante, depuis l'association entre Louis Vuitton et Stephen Sprouse en 2001 et récemment Guerlain avec JonOne. Mais la rencontre entre Gucci et son avatar GucciGhost est d'un autre ordre. Elle est née du travail de l'artiste de rue Trouble Andrew (de son vrai nom Trevor Andrew, époux de la chanteuse Santigold), fasciné par le double G de la griffe milanaise qu'il détourne pour en faire les yeux d'un fantôme.

Loin d'y voir une contrefaçon, le directeur de création de Gucci, Alessandro Michele, l'a intégré dans son défilé automne/hiver de la Fashion Week de Milan le 24 février. La collaboration, révélée en exclusivité sur Snapchat, prend la forme de graffitis reproduits sur des sacs, des jupes et des manteaux.

« J'ai vu la façon dont Trevor utilisait le symbole de la société et j'ai trouvé ça génial, a expliqué Alessandro Michele à WWD. C'est complètement différent d'une copie. C'est l'idée de faire descendre dans la rue, à travers un langage comme le graffiti, les symboles de l'entreprise. » Sur son compte Instagram, il a ajouté : « J'ai pris ce qu'il y a de plus intéressant chez Trouble Andrew et je lui ai demandé si je pouvais le recustomiser (...). Il apporte sa culture, j'ai la mienne (...). La diversité apporte toujours quelque chose d'intéressant. » Au vu des réactions enthousiastes des journalistes présents à Milan, on ne peut que lui donner raison.

Ce qu'il faut retenir

A 42 ans, Alessandro Michele, qui a succédé à Frida Giannini en 2015, apporte un souffle nouveau à Gucci avec ses créations androgynes et rétro. Sa collaboration avec GucciGhost prouve encore sa capacité à bousculer les codes, avec l'approbation de la direction de la maison, propriété du groupe Kering.

Un territoire de marque fort autorise les détournements, et un logo aussi emblématique que celui de Gucci a tout à y gagner. Une leçon à retenir pour toutes les grandes maisons.

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